France | 2010 | 40' | fr
  • Jean Rouaud, l’écrivain, est un poète qui entend, venu de loin, un chant grandi dans l’ombre et la solitude, gagné sur le silence, élevé dans le labeur. Un éloge de la lenteur et du désespoir s’inscrit dans son travail d’écrivain. Ce chant, à sa lecture, me faisait entendre une voix douce et monotone. À travers les pluies denses et transparentes des Champs d’honneur, je voyais le bleu des ciels si rares de Vermeer, j’entendais passer les oiseaux migrateurs avec lesquels je partageais, me semblait-il, depuis longtemps leur secret : une boussole dans l’œil, des cellules sensibles à la lumière et à la couleur, qui leur permettent de gagner ainsi des cieux plus cléments. Je découvrais aussi le geste précis, têtu du petit bossu enfermé dans les palais du Paléolithique, le petit tordu à la main magique et l’irruption littéralement désarmante de la beauté.

  • AUTEUR(S)-RÉALISATEUR(S)Dominique-Lucie BrardIMAGEJulien GidoinSONÉric ThébaultMONTAGEAnouk ZivyPRODUCTION / DIFFUSIONMélisande Films, Images PlusPARTICIPATIONCNC. COSIP, CNL (Centre national du livre)ORGANISME(S) DÉTENTEUR(S) ou DÉPOSITAIRE(S)Mélisande Films, Images de la culture (CNC), La Maison du doc

  • Jean Rouaud, the writer, is a poet who hears, from afar, a song grown up in darkness and loneliness, won over in silence, brought up in labor. In praise of slowness and despair, his work as a writer. This song, when I read it, made me hear a soft and monotonous voice. Through the dense and transparent rains of the Fields of Honor, I saw the blue of the so rare skies of Vermeer, I heard the migrating birds with which I had shared, it seemed to me, for a long time their secret: a compass in the sky. eye, cells sensitive to light and color, which allow them to reach milder skies. I also discovered the precise, stubborn gesture of the little hunchback locked up in Palaeolithic palaces, the little twisted magic hand and the literally disarming eruption of beauty.